A l'occasion de la restauration des fresques de la Chapelle St Martial, Dominique Vingtain a souhaité proposer un cycle de conférences, pour aborder la question des fresques italiennes antérieures à la réalisation de cettte chapelle à Avignon, entre 1344 et 1346.
Ce cycle de conférences présente les fresques réalisées successivement au XIVe siècle dans diverses villes italiennes et divers édifices religieux et publics. Ce faisant, il concerne autant les conditions de ces commandes remarquables que la réalisation de ces décors par des artistes majeurs de leur époque. En filigrane, il s’agit de montrer
comment Avignon s’inscrit dans cette lignée de chantiers emblématiques manifestant l’auctoritas de leur commanditaire, servant leur programme iconographique et révélant l’adaptation du peintre ou des peintres à ces exigences au sein desquelles ils trouvent un terreau pour développer leur art et inventer de nouvelles manières de le pratiquer.
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D'avril à décembre 2014
Salle du Trésorier du Palais des Papes
Horaire : 18h30
Tarif : 7€ par conférence. 49€ pour l'ensemble du cycle.
Gratuit pour les étudiants.
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RESERVATION
>> http://www.palais-des-papes.com/fr/content/conferences-la-peinture-sur-les-murs-en-italie
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PROGRAMME
AVRIL 2014
Jeudi 3 avril
"Peindre à fresque au XIVe siècle".
Une approche sensible des matériaux et des techniques mises en œuvre.
Par Patrick Varrot
MAI 2014
Jeudi 22 mai
"Rome, fresques et mosaïques"
Par Alessandro Tomei , professeur à l'Université de Chieti
JUIN 2014
Jeudi 5 juin
"Assise, la basilique San Francesco."
Vers 1277/80 - vers 1325
(Cimabue, Torriti, Giotto, Pietro Lorenzetti, Simone Martini)
Par Bruno Zanardi , professeur à l'Université d'Urbino.
SEPTEMBRE 2014
Mardi 23 septembre
"Padoue, la chapelle des Scrovegni"
Giotto, 1303-5
Par Davide Banzato, Directeur des Musei civici de Padoue
OCTOBRE 2014
Mercredi 8 octobre
"Le décor du transept de Santa Croce de Florence"
Florence, Santa Croce, chapelles Peruzzi et Bardi
Giotto, 1315 et 1325-8 (peut-être avant, 1317 et 1320-1325)
Florence, Santa Croce, chapelle Pulci Berardi
Bernardo Daddi, vers 1325-1330
Florence, Santa Croce, chapelle Baroncelli
Taddeo Gaddi, vers 1330
Florence, Santa Croce, chapelle Bardi di Vernio
Maso di Banco, vers 1335
Par Andrea De Marchi, professeur à l'Université de Florence.
NOVEMBRE 2014
Jeudi 6 novembre
"Sienne, Palazzo Pubblico"
Simone Martini, Maestà, vers 1315 (1321)
Portrait équestre de Guidoriccio da Fogliano, vers 1330
Ambrogio Lorenzetti, Allégorie du Bon et du Mauvais Gouvernement, 1338-9
Par Patrick Boucheron, professeur à Paris I
DECEMBRE 2014
Jeudi 4 décembre
"San Gimignano, collegiata Santa Maria Assunta"
Lippo Memmi (?), Scènes de la vie de Jésus, vers 1340
Par Elisabeth Mognetti, conservateur général du Patrimoine
vendredi 21 février 2014
jeudi 28 novembre 2013
Des flocons et des boules de coton
Hier à Avignon, la neige est tombée brusquement en début de matinée, en gros flocons très blancs bousculés par le vent. Le chemin entre le musée du Petit Palais et le Palais des Papes faisait penser à certain tableau de Bruegel l’Ancien, présenté par Dominique Allart lors d’une récente et enthousiasmante conférence au musée.
Dans la chapelle Saint-Martial aussi régnait une sérénité remarquable, ponctuée par les échanges en italien entre les cinq restaurateurs qui y travaillaient ce jour-là et s’interpellaient d’un niveau à l’autre de l’échafaudage. Deux d’entre eux procédaient au nettoyage de la couche picturale.
Un produit blanc (émulsion stéarique) était passé sur quelques zones de la paroi nord, juste sous la voûte. Une fois le temps de pose écoulé, Giovanni Franceschetti et Cristina Tomassetti enlevaient ce produit avec des boules de coton en effectuant des mouvements circulaires qui révélaient peu à peu la robe d’un personnage féminin et bientôt un pinacle couronnant la façade principale d’une belle église.
Pendant ce temps, Cristina Caldi et Lidia del Duca effectuaient des retouches à l’aquarelle dans de petites lacunes.
Ces beaux flocons immaculés rendaient les murailles du palais plus sombres et fortes qu’elles n’apparaissent d’habitude. Dans le cloître du Palais Vieux encore désert, des bourrasques poussaient les flocons jusque dans les galeries. La neige en tombant conférait à ces lieux une paix réconfortante.
Dans la chapelle Saint-Martial aussi régnait une sérénité remarquable, ponctuée par les échanges en italien entre les cinq restaurateurs qui y travaillaient ce jour-là et s’interpellaient d’un niveau à l’autre de l’échafaudage. Deux d’entre eux procédaient au nettoyage de la couche picturale.
Un produit blanc (émulsion stéarique) était passé sur quelques zones de la paroi nord, juste sous la voûte. Une fois le temps de pose écoulé, Giovanni Franceschetti et Cristina Tomassetti enlevaient ce produit avec des boules de coton en effectuant des mouvements circulaires qui révélaient peu à peu la robe d’un personnage féminin et bientôt un pinacle couronnant la façade principale d’une belle église.
Pendant ce temps, Cristina Caldi et Lidia del Duca effectuaient des retouches à l’aquarelle dans de petites lacunes.
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| Nettoyage de l'ébrasement de la fenêtre orientale : pose et enlèvement de l'émulsion stéarique ©ARKE |
mercredi 27 novembre 2013
Des nouvelles du comité scientifique
Le comité scientifique pour la
restauration des fresques de la chapelle Saint-Martial s’est réuni le 7 novembre à l’invitation de
la Ville d’Avignon.
ARKE a présenté l’état
d’avancement des travaux. Les phases préparatoire, documentaire et
méthodologique, et de consolidation sont terminées sur les parois nord, sud et
est. Nous entrons maintenant dans la seconde tranche de ce chantier
exceptionnel.
Le comité qui avait déjà validé
les méthodes de consolidation des enduits et de la couche picturale a dû se
prononcer sur un point essentiel pour rendre sa lisibilité à l’œuvre : le
niveau de nettoyage. Une vilaine couche grise recouvre en effet l’ensemble des
fresques de manière irrégulière. Des documents anciens montrent que celle-ci
existe déjà au XIXe siècle sans que l’on puisse la dater précisément. Il s’agit
probablement d’un produit passé sur les fresques pour en raviver l’éclat
et qui s’est dégradé au fil du temps.
Le comité s’est prononcé pour
l’enlèvement de cette couche grise, dont on conserve pour l’instant un témoin.
Grâce à ce nettoyage complexe, long et minutieux, l’œuvre retrouve sa
lisibilité, ses couleurs et ses lumières.
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| Paroi nord : détail d'un arbre avant enlèvement de la couche grise. ©ARKE |
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| Paroi nord : détail d'un arbre après enlèvement de la couche grise. ©ARKE |
mardi 5 novembre 2013
Réunion de travail
Jeudi 07 novembre 2013, le comité scientifique pour la restauration des fresques de Saint-Martial se réunira une nouvelle fois.
L’architecte en chef maître d’œuvre de l’opération, D. Repellin, présentera l’état d’avancement du chantier.
L’entreprise ARKE fera ensuite le point sur les techniques de réalisation spécifiques à la chapelle Saint-Martial à la lumière de ses récentes investigations.
Elle proposera une typologie d’interventions suivant la nature des problèmes rencontrés puis présentera in situ les essais réalisés.
La réflexion portera notamment sur le niveau de nettoyage et l’intégration des lacunes.
Nous rendrons compte ultérieurement ici de cette réunion.
L’architecte en chef maître d’œuvre de l’opération, D. Repellin, présentera l’état d’avancement du chantier.
L’entreprise ARKE fera ensuite le point sur les techniques de réalisation spécifiques à la chapelle Saint-Martial à la lumière de ses récentes investigations.
Elle proposera une typologie d’interventions suivant la nature des problèmes rencontrés puis présentera in situ les essais réalisés.
La réflexion portera notamment sur le niveau de nettoyage et l’intégration des lacunes.
Nous rendrons compte ultérieurement ici de cette réunion.
mercredi 23 octobre 2013
La vie de Saint Martial
Le 7 juillet 1343, Clément VI promulgua une bulle par laquelle il ordonnait le culte de saint Martial. Et cela quelques mois avant que ne commence le chantier de décoration de la chapelle en janvier 1344.
Peu d’œuvres plastiques représentaient alors la vie de ce saint écrite depuis l’époque carolingienne. Pour pallier cette absence de tradition iconographique de référence, le peintre utilisa scrupuleusement deux textes.
Le premier est la vie du Pseudo-Aurélien écrite au milieu du XIe siècle, probablement par un moine élevé au monastère de Saint-Martial de Limoges, Adhémar de Chabannes. A cette époque, on s’attacha à faire remonter au Ier siècle la vie de Martial pour justifier que sa mission lui ait été confiée directement par saint Pierre. C’est la version à laquelle souscrivit le pape Clément VI.
Le second texte est celui de Bernard Gui, rédigé peu avant la réalisation de la chapelle par cet historiographe des papes, inquisiteur et ami de Clément VI.
La vie de saint Martial appartient à un genre très prisé durant tout le Moyen Age, celui des vies merveilleuses de saints émaillées d’innombrables miracles.
Peu d’œuvres plastiques représentaient alors la vie de ce saint écrite depuis l’époque carolingienne. Pour pallier cette absence de tradition iconographique de référence, le peintre utilisa scrupuleusement deux textes.
Le premier est la vie du Pseudo-Aurélien écrite au milieu du XIe siècle, probablement par un moine élevé au monastère de Saint-Martial de Limoges, Adhémar de Chabannes. A cette époque, on s’attacha à faire remonter au Ier siècle la vie de Martial pour justifier que sa mission lui ait été confiée directement par saint Pierre. C’est la version à laquelle souscrivit le pape Clément VI.
Le second texte est celui de Bernard Gui, rédigé peu avant la réalisation de la chapelle par cet historiographe des papes, inquisiteur et ami de Clément VI.
La vie de saint Martial appartient à un genre très prisé durant tout le Moyen Age, celui des vies merveilleuses de saints émaillées d’innombrables miracles.
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